L’ordre religieux scout aujourd’hui

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“Georges Goyau Préface au livre du Père Jacques Sevin Le Scoutisme). La division du scoutisme français n’est donc pas une question d’uniforme, ni même seulement de pédagogie (abandon du système des patrouilles lors de la réforme) . S’affrontent en réalité deux conceptions …”

Article paru (extraits) dans le dossier sur le Scoutisme du journal l’Homme Nouveau n°1280 de la Pentecôte 2002, page 12.

Dans une récente lettre apostolique (Lettre apostolique à la Conférence Internationale du Scoutisme Catholique du 15 septembre 1998) le Pape Jean-Paul II a voulu remettre en pleine lumière la noble figure du fondateur du scoutisme catholique en France : le Révérend Père Jacques Sevin, sj, dont le procès de canonisation est en cours. Conscient des difficultés actuelles et de l’enjeu spirituel que représente cette école d’éducation, le Saint Père conclut cette lettre par un vibrant appel à l’unité du scoutisme catholique.
Quelle est l’âme du scoutisme, l’essence de cette méthode, si chaleureusement encouragée par Pie XI et tous ses successeurs ? Quel est aussi le nœud de la réforme qui l’a si brutalement divisé dans les années soixante ?

Un spécialiste du scoutisme (Philippe Laneyrie Les Scouts de France Cerf 1985 p. 327), favorable à la réforme, la décrit pertinemment comme la fin d’”une longue période ininterrompue au cours de laquelle l’image-force du scoutisme Scout de France était celle d’un Ordre laïc … le scoutisme apportait [aux adolescents] au delà de ses méthodes et de ses techniques, un “être” quelque peu transcendant ainsi que l’appartenance à une communauté à part… à la suite d’une véritable intronisation (la promesse scoute) dont Dieu et les autres scouts étaient les témoins et les garants … Le scoutisme … n’était pas “du monde” au sens précisément où l’entendent les ordres religieux. Il était animé … par la conviction profonde que son royaume n’était pas de ce monde. C’est cette conviction qui s’étiole au cours des années soixante, avec des conséquences considérables, tant sur l’“être” que sur l’”agir” des scouts.” L’auteur parle à bon droit, mais pour s’en féliciter, d’une “sécularisation” du scoutisme du Père Sevin.

Celui-ci a en effet défini sa méthode, fondée sur la Promesse, comme un renouveau des Ordres chevaleresques. “Dans la chrétienté du moyen-âge, le serment du chevalier, ratifié par les rites liturgiques, unissait au service de Dieu toutes les énergies de l’âme et du corps. De par ce serment, toute la vie du chevalier, toutes ses aspirations, tous ses efforts étaient subordonnés à sa responsabilité d’ouvrier de l’Évangile, et toute son action … devait être, physiquement, moralement, socialement, l’activité d’un chrétien … C’est le grand mérite du scoutisme catholique de transplanter pour notre jeunesse contemporaine le vieil idéal de chevalerie et d’aspirer à prendre l’enfant dans tout son être physique, intellectuel et moral”. ((Georges Goyau Préface au livre du Père Jacques Sevin Le Scoutisme).

La division du scoutisme français n’est donc pas une question d’uniforme, ni même seulement de pédagogie (abandon du système des patrouilles lors de la réforme) . S’affrontent en réalité deux conceptions de l’éducation : d’un côté une fraternité scoute conçue comme un Ordre fondé sur les vertus de service, de fidélité, d’honneur ; de l’autre un mouvement de jeunesse où l’on exalte la liberté, la spontanéité, le dialogue…
Un ouvrage récent (Père Manaranche Jacques Sevin une identité Fayard p. 156) établit qu’avant même la fondation des Scouts de France, le Père Sevin avait conçu le projet d’un Ordre religieux au sens strict destiné à “sanctifier et maintenir” l’entreprise éducative des Scouts de France. Il souligne à juste titre que la connaissance de ce projet est “indispensable à la compréhension du cœur de Jacques Sevin et de sa conception du scoutisme catholique déployé en toutes ses possibilités.”

Le Père Sevin ne réalisa que la branche féminine de l’Ordre religieux dont il avait rêvé. Il confia son projet à Mgr Jean Rupp et au Père Albert Revet qui fonda la communauté Sainte-Croix de Riaumont.

Reconnue par le Saint Siège et l’évêché d’Arras, la Sainte Croix fait sien le programme spirituel et éducatif du Père Sevin : “Ce que nous voulons : Devenir prêtres scouts, c’est-à-dire non point des aumôniers de scoutisme, hypothèse qui de soi n’est pas écartée, mais … des prêtres qui apportent dans l’exercice de leur sacerdoce les vertus qu’on exige des scouts, y compris celles qu’on serait tenté de qualifier de mineures … Formés à la discipline et à la Loi chevaleresque du scoutisme et redevables peut-être à cette formation de ce qu’il y a de meilleur en nous … nous croyons que la vertu de la Promesse agit toujours sur nos âmes, nous croyons pour en vivre à l’existence d’une spiritualité scoute grâce à laquelle nous espérons devenir meilleurs prêtres, meilleurs apôtres et finalement les saints que Dieu attend de nous.” ((Père Sevin Positions sacerdotales))

Père Alain Hocquemiller, prieur de la Sainte-Croix de Riaumont

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