Textes du Père Doncoeur

Quand on voit tout ce que le père Doncœur a apporté à la Route, il ne fait aucun doute pour moi, qu’il a été l’inventeur de la Route des Scouts de France.

Père Marcel Forestier, aumônier général

Pureté

Sur la route, on se sent peu à peu, chaque jour, chaque minute, devenir un homme nouveau, neuf. Routier, campeur, ta joie a été de découvrir un jour que, pour adorer Dieu, il n’était pas nécessaire de s’enclore dans une chapelle sombre, sans air, sentant le renfermé. Que pour être fils de Dieu, pratiquer les vertus et singulièrement les théologales, il n’était pas nécessaire de vivre reclus, derrière des grilles. Et ta joie a été profonde quand tu as découvert que Évangile n’était pas un livre d’école, mais un livre de plein air.

La Route, 15 juin 1943

Dans son sens le plus universel, la pureté interdit de jouer avec ce qui est précieux par dessus tout : ton corps dans ce qu’il y a de plus noble, son pouvoir générateur, et la femme dans ce qu’elle a de plus divin : sa maternité. Retiens ce mot, il éclaire tout : c’est jouer qui est mal. Ne crois pas que l’Église interdit d’user. Elle bénit avec joie, elle consacre même l’usage. Ce qu’elle ne veut pas, c’est qu’on joue.

La Route, 11 avril 1944, p 162

Tu ne joueras pas avec ton corps. Et tu ne joueras pas avec la femme, encore moins. D’abord parce qu’on ne joue pas avec une personne, surtout si tu penses que c’est une fille de Dieu. Et ensuite parce qu’une femme est un corps infiniment plus délicat que le tien. Son corps est d’une précieuse matière, infiniment fragile qu’il ne faut toucher qu’avec des mains très respectueuses. Et je dirai même des mains consacrées. Que ce mot ne t’étonne pas. Si le mariage est un sacrement, c’est pour cela.

La Route, 1er avril 1944, p 163

Procréation

Nul don n’étant plus sacré que celui de la vie, nul honneur plus grand ne peut être fait par Dieu à l’homme et à la femme dans l’ordre naturel que de les faire participer à son propre pouvoir de création.

Père Doncœur. Péguy, la Révolution et le sacré ch. IV p. 44 ;
cf. Le sens de Dieu p 46 et suivantes sur la noblesse de l’amour  dans Scoutisme et Education Ed. CLD)

L’Immaculée Conception

Ceux qui trouvent la dévotion à Marie un peu fade, ou sentimentale, ou mièvre, ou puérile, verront un jour quelle vigueur suppose cette disponibilité de ” Je suis la servante du Seigneur “.
Ils comprendront, ils commencent de comprendre ce que Péguy disait à Stanislas Fumet : ” Toutes les questions spirituelles, éternelles et charnelles, gravitent autour d’un point central auquel je ne cesse de penser et qui est la clé de voûte de ma religion; ce point c’est l’Immaculée Conception.”

Cahiers Sainte Jehanne, mai 1935, p 116

Toujours prêt au jeu de Dieu

Dieu est toujours celui qui dérange. Il n’a jamais fini d’avoir ses idées à Lui. On n’est jamais tranquille avec le Saint Esprit. Soyez prêts ! À quoi ? – À tout. Et plus probablement à ce que vous ne pensiez pas, et encore moins le vouliez-vous.
C’est beau en soi cette audace qui ne s’étonne de rien. Mais c’est plus beau encore, ce visage qui rayonne, parce que c’est à l’amour inventif de son Père qu’il va répondre sontoujours prêt.

CSJ, janvier 1958, p 4

Avoir le temps :

Quel rêve pour tant d’hommes et de femmes tombés sous le joug de la ” vie moderne “. Ne savions-nous pas que le propre de la tyrannie c’est d’empêcher les peuples de penser ; et pour cela, de ne plus leur en laisser le temps ? Ce qui s’obtient en les abrutissant de travail ; mais mieux encore, et plus sournoisement, en leur occupant l’esprit de curiosités vaines ; en leur faisant croire qu’ils pensent, alors qu’on les fait s’épuiser sur de faux problèmes ; en les égarant pour les détourner des problèmes vrais qui leur feraient prendre conscience de leur servitude.

CSJ, mars 1958, p 68

Print Friendly, PDF & Email