Santé et ordre naturel

La santé exige la soumission parfaite du vivant aux lois de son espèce ; lois de nature qui ne dépendent ni des conventions ni des caprices ni des spéculations de l’homme même. Le savant, le gouvernant, doivent comme l’animal ou la plante s’y soumettre. Leur supériorité est d’arriver à les connaître, d’en analyser le jeu, d’en préciser le fonctionnement. Mais tant qu’il est poisson, le poisson ne vit bien que dans l’eau, L’homme doit respirer l’air pur …
Lois de nature, et non lois artificielles, nul n’en peut donner la dispense ou les modifier. Qui les enfreint est automatiquement châtié plus ou moins gravement, plus ou moins tôt mais fatalement Au contraire, plus l’être s’y soumet, plus il assure sa santé. Ni les excuses ni les bonnes intentions ne suppléent à l’obéissance, ni l’ignorance même de la loi ni la dictature n‘en retardent le jeu …
Inversement, sans que nul commandement de police en soit formulé, se laver, marcher au grand air, vivre au soleil, exercer le muscles dans un rythme heureux contribue nécessairement à assurer ou à rétablir ce bon ordre, ce bon fonctionnement des organes qui fait la vie pleine, robuste joyeuse, bref la santé . Nous croyons à l’hygiène du corps pour la santé du corps …
Or l’âme aussi a ses lois de nature, essentielles, dont nul ne donne la dispense, que nul ne peut enfreindre impunément.  … Ces lois de nature émanent du créateur lui-même. Il n’y a pas nécessairement coïncidence entre ce code divin et le code humain. L’hygiène consiste donc :

  1. à se soumettre pleinement aux lois humaines en concordance avec les lois naturelles;
  2. à se délivrer des lois humaines en conflit avec la loi de la nature.

Père Doncœur, in Le Chef de juin 1936, p. 449

Print Friendly, PDF & Email