La spiritualité scoute

Avec la spiritualisation catholique de la pédagogie de BP, l’esprit scout devient rapidement une véritable spiritualité. Certes, le père dominicain Maréchal, aumônier de la première heure, refuse cette conception . Mais le Pape lui-même parle d’être non seulement scout catholique mais aussi catholique scout, ce qui insinue de vivre sa religion d’une manière influencée par la pédagogie de BP. Jusqu’en 1930, on parle plutôt d’ esprit scout , mais alors, le terme de spiritualité revient de plus en plus souvent. Si elle-même, dans la suite du père Sevin, s’inspire particulièrement de saint Ignace de Loyola, fondateur des jésuites, et de (sainte) Thérèse de l’Enfant Jésus, elle prend ses propres caractéristiques et s’apparente bientôt, aux dires-mêmes du chanoine Cornette, aux spiritualités des ordres religieux, engendrées par l’Esprit Saint. “Les grands mouvements religieux dans le monde ont été provoqué par l’Esprit. Il y a l’Esprit bénédictin, l’Esprit dominicain, l’Esprit franciscain, l’Esprit des Compagnons de Jésus, l’Esprit des maristes, etc… Mais il y a et il doit y avoir l’Esprit scout, car le scoutisme est, lui aussi, une spiritualité.” [1]Chanoine Cornette, in BdL n°9, oct.1930) ). En effet, les SdF, comme tout ordre religieux, cultivent des vertus préférées. Franchise, dévouement, pureté : il s’agit des trois vertus … Continue reading. Mais les trois vertus ne sont pas cependant les seules caractéristiques de la spiritualité scoute. “Sincérité, jeunesse spirituelle, dépouillement, voilà, pour nous borner, quelques-unes des notes de cette sainteté de khaki (sic) vêtue .” [2]Père Sevin, s.j., in Le Chef n°79, janv.1931, p.8) ). En fait, ” le scoutisme n’est pas seulement une méthode d’éducation […] , c’est au surplus une spiritualité … Continue reading. Nous allons donc en étudier les spécificités dans trois domaines : l’amour de la nature , l’ascèse , l’esprit d’ordre et de chevalerie .

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References

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1 Chanoine Cornette, in BdL n°9, oct.1930) ).
En effet, les SdF, comme tout ordre religieux, cultivent des vertus préférées. Franchise, dévouement, pureté : il s’agit des trois vertus scoutes ajoutées par le père Sevin à la méthode de BP. En plus de la loi et de la devise, qui procurent l’esprit scout, les trois vertus orientent toute une spiritualité, qui reste pourtant bien fondée sur la pédagogie initiale. D’ailleurs, la pureté s’avère le fondement de toute spiritualité. Or on a vu que le père Sevin considère le d ixième article (“le scout est pur dans ses pensées, ses paroles et ses actes”) comme le point central de la loi, celui sans le respect duquel tout le reste s’écroule. De même, le père Héret en fait un critère certain pour juger du bon scoutisme : “Une troupe est une troupe de valeur qui fait sans doute beaucoup de BA, mais celle-là est supérieure qui est indéfectiblement fidèle au d ixième article”. ((Père Héret, Première retraite des aumôniers scouts , Spes, Paris, 1927, p.47
2 Père Sevin, s.j., in Le Chef n°79, janv.1931, p.8) ). En fait, ” le scoutisme n’est pas seulement une méthode d’éducation […] , c’est au surplus une spiritualité authentiquement catholique […] . Le scoutisme est une manière de concevoir et de pratiquer la loi de l’Évangile, une façon d’envisager les problèmes que pose l’existence, aussi bien dans notre vie individuelle que dans notre vie familiale et sociale.” ((Chanoine Cornette, in BdL n°15, avril 1931