Qu’est-ce donc que l’esprit Scout ?

C’est d’abord un esprit essentiellement conservateur, dans le bon sens du mot. Le Scout accepte et reconnaît tout ce qui est . Dieu, la religion, la Patrie, la société, la famille, les maîtres existent : on ne discute pas leurs titres : la tradition possède. Donc, pour agir, il n’y a pas à interroger les cadres sociaux ; le Scout, s’il est fidèle, ne peut pas devenir socialiste, il se tient à sa place et à son rang, ni mécontent ni déclassé. Et cela ne lui interdit pas de songer au progrès – le Scoutisme perfectionne – mais il n’estime pas que ce progrès ait pour première condition de tout jeter par terre.

Père Jacques Sevin, Conclusion chap. 16  Le scoutisme p. 199

C’est un esprit social […] C’est un esprit loyal […] C’est un esprit joyeux. […] C’est surtout un esprit de dévouement […] Il n’est donc pas question de confisquer la religion au profit du Scoutisme, de naturaliser le surnaturel en plaçant le titre de Scout au-dessus de celui de chrétien. Les deux notions ne s’opposent pas, elles se compénétrent et se superposent suivant la volonté formelle du fondateur et de la hiérarchie providentielle. L’enfant se rend compte que religion et Scoutisme n’occupent pas dans son âme et sa vie des compartiments distincts, qu’il doit apporter à ses devoirs religieux la plénitude des qualités que le Scoutisme développe : loyalisme, personnalité, perfection du détail ; et que, d’autre part, il ne sera parfait Scout qu’en vertu des principes surnaturels qui feront déjà de lui le parfait chrétien, si bien que, former un vrai Scout c’est du même coup, – catholiques comme protestants l’ont bien compris – former un chevalier chrétien tout simplement.
Est-ce donc une telle exagération que d’identifier l’esprit Scout à l’esprit chrétien : il en est la fleur. Et quand cette fleur de chevalerie s’est ouverte une fois dans une âme d’enfant, le parfum lui en reste toujours.

Extrait du livre Le scoutisme (1930) Père Jacques Sevin

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