nous sommes Libres

Racine Etymologique

Liber, libera, liberum (adj.) = libre.
Liberi, orum (masc. plur.) nom = enfants (d’hommes libres) .
Libertus, i (masc.) = affranchi (qui est rendu libre) .
Liberalis, e = généreux (qui est digne d’un homme libre) .
Liberaliter = noblement, largement, amicalement, courtoisement.

Saint Jean,

“Ma vie, je la donne librement et je la reprend librement.

Saint Jn 10, 18

Saint Paul

Là ou est l’esprit du Seigneur, là est la liberté.

Saint Paul II Corinthiens ch.3 v.17

Saint Paul / Galates

C’est pour que nous restions libres que le Christ nous a libérés. Donc tenez-vous droit, et ne vous remettez pas sous le joug de l’esclavage…, Vous en effet, mes frères, vous avez été appelés à la liberté ; seulement, que cette liberté ne se tourne pas en prétexte pour la chair ; mais par la charité mettez-vous au service les uns des autres.

Saint Paul aux Galates ch.5 v.1 et 13

Ennemi / Ps.

“À viro iniquo libera me Domine

Psaume 139 – Antienne aux Vêpres du Jeudi (office monastique)

De manu omnium, qui oderunt nos, libera nos Domine.

Antienne du Benedictus, le Mercredi aux Laudes

Liberté du Christ, (Positions)

23 – Liberté par l’Abnégation
“La Jérusalem d’en Haut est libre, et c’est-elle qui est notre Mère
(Gal. IV, 26) ., “Notre liberté, nous la tenons du Christ” (ibid. 31) .  “Qui ne renonce à tout, ne peut-être mon disciple. ” (Luc XIV, 33) .
Nous sommes libres de tout, sauf de Jésus
La liberté ; cela se prend. Nous ne pouvons nous libérer que par une abnégation totale et un détachement total. […]  

Père Sevin. Positions 1947 p. 13 Compagnie Apostolique

Véritable esclavage, Père Revet)

Nous ne voulons pas d’enfants suivant leurs caprices, coupés du passé de leur pays ne sachant d’où ils viennent et où ils vont, pourris de bien être et de laisser aller…
On peut-être esclave et avoir une âme libre, on peut aussi se croire libre et subir l’esclavage de ses passions, des mythes et des propagandes.

Père Revet, tract de présentation du village de Riaumont.

Vouloir ce que l’on fait

Je n’aime pas beaucoup qu’on se croit trop libre. Cela prête à tant de confusions. Je n’aime pas beaucoup qu’on fasse ce que l’on veut parce que (cela va te paraître extraordinaire) quand on fait ce qu’on veut, on ne veut pas ce qu’on fait. Et ne pas vouloir ce qu’on fait, c’est n’être pas libre au sens le plus noble du mot. Etre libre vraiment, c’est, en effet, vouloir ce que Dieu veut.

Révérend Père René Marot. ” À toi, scout. ” p. 59

Fidèlement

Le scout aura aussi le goût de la fidélité qui, seule, donne valeur et durée à la parole donnée. Parce que tous les liens lui répugnent ; l’homme contemporain confond la liberté avec la possibilité de vivre des sincérités successives.

Jean – Pierre Normand. Permanence du scoutisme p. 109

Don, (Charlier)

Notre monde se meurt parce que la gratuité n’y est plus possible […] Pour les hommes d’aujourd’hui, rien n’est jamais donné. Tout est dû. De là vient leur malheur. Car c’est exactement le contraire qui est vrai  : rien n’est dû et tout est donné. […] La vie ne commence qu’avec le don. La liberté ne commence qu’avec donner et recevoir. Les hommes n’ont plus le goût ni le besoin de la liberté parce qu’ils ont perdu le sens de l’échange gratuit.

André Charlier. La gratuité de l’Amour.

Innocence

Qu’est ce que la liberté ? C’est l’innocence. (Dialogue d’Alcuin avec Pépin, fils de Charlemagne,

M. Ampère, hist. ; litt. tome III ch. IV

Père Sevin

Seuls les purs sont intrépides

Père Sevin.

Liberos, Saint Louis Marie G. de Montfort

Qu’est – ce que je vous demande? Liberos
: Des prêtres libres de votre liberté, détachés de tout […] des hommes selon votre cœur qui, sans propre volonté qui les souille et les arrête, fassent toutes vos volontés et terrassent tous vos ennemis, comme autant de nouveaux David, le bâton de la Croix et la fronde du saint Rosaire dans les mains […] Liberos
: Des gens toujours à votre main, toujours prêts à vous obéir, à la voix de leurs supérieurs, comme Samuel  : Praesto sum
(1 Roi III, 16  : ” Me voici, je suis prêt “), toujours prêts à courir et à souffrir avec vous et pour vous, comme les Apôtres.
Liberos
: De vrais serviteurs de la sainte Vierge, qui, comme autant de saint Dominique, aillent partout, le flambeau luisant et brûlant du saint Évangile dans la bouche, et le saint Rosaire à la main, aboyer comme des chiens, brûler comme des feux, et éclairer les ténèbres du monde comme des soleils […]

Saint Louis G. de Montfort – Prière Embrasée ” Mémento “

Positions Sacerdotales

Nous sommes libres de tout, sauf de Jesus – Christ.
C’est à cela que nos camps ont dû nous préparer  : nous passer de tout, excepté de Lui.

  • Prêtres, nous sommes les disciples, mieux, les reproductions de Jésus Crucifié, ou nous ne sommes rien, et notre vie n’a point de sens.
  • Prêtres scouts, nous serons plus que les autres toujours prêts à répondre à l’appel extérieur de nos supérieurs ecclésiastiques, à l’appel intérieur du Saint – Esprit qui, si nous demeurons bien libres, nous sollicitera toujours à monter plus haut.

L’Apôtre qui “s’installe” n’existe plus. Nous voulons, nous, garder notre âme en camp volant et construire sur ce détachement absolu et universel qui seul permet de s’attacher à Dieu seul en tout, d’adhérer pleinement à Jésus – Christ, et de s’épanouir en Lui.

P. J. Sevin. Positions Sacerdotales, règle IX

Attachement, Père Sevin

Un pauvre de Jésus – Christ enfin, à son exemple, ne tient à rien. Libres de toute attache aux personnes, aux choses, aux emplois, nous veillons spécialement dans notre ministère à manifester en tout ce désintéressement absolu dont l’absence scandalise les fidèles et leur fait tant de mal.

Père Sevin. Positions Sacerdotales, règle 23 Pauvreté

Facilité d’adaptation

La Liberté, la Disponibilité et la facilité d’adaptation d’âmes qui, détachées de tout, ne tenant à rien, sont toujours prêtes à être envoyées n’importe où et n’importe quand, sachant bien que Jésus – Christ leur suffira jusqu’au bout du monde ?

Père Sevin. Position de la Sainte Croix de Jérusalem 1947 – Préambule n° 5 p. 3

le bel agenouillement, de Saint Louis

Quand saint Louis m’aime, dit Dieu, Je sais qu’il m’aime.
Au moins je sais qu’il m’aime, celui – là, parce que c’est un baron français.
Par eux nous avons connu d’être aimé par des hommes libres.
Tous les prosternements du monde ne valent pas le bel agenouillement droit d’un homme libre.
Toutes les soumissions, tous les accablements du monde ne valent pas une belle prière, bien droite, agenouillée, de ces hommes libres – là.
Toutes les soumissions du monde ne valent pas le point d’élancement, le bel élancement droit d’une seule invocation d’un amour libre.
Quand saint Louis m’aime, dit Dieu, je suis sûr.
Je sais de quoi on parle. C’est un homme libre, c’est un baron de l’Ile de France.

“de grand vent”

[…] Mais la liberté
Est ce grand air que l’on respire dans une belle vallée, et plus encore à flanc de coteau, et encore plus sur un large plateau bien aéré. Or il y a un certain goût de l’air pur et du grand air qui fait les hommes forts, un certain goût de santé, d’une pleine santé, virile, qui fait paraître tout autre air enfermé, malade, confiné .
Celui – là seul qui vit au grand air a la peau assez cuite et l’oil assez profond et le sang de sa race.
Ainsi celui – là seul qui vit a la grande liberté, a la peau assez cuite et l’âme assez profonde et le sang de ma grâce.
Que ne ferait – on pas pour être aimé par de tels hommes ?
Comme ils sont francs entre – eux, ainsi ils sont francs avec moi.

Ch. Péguy – Saint Louis, dans le Mystère des Saint Innocents 24 Mars 1912. Réédition Paris Gallimard p. 67 – 73

Simplicité évangélique

Simplicité évangélique, pauvreté
évangélique  : Notre – Seigneur a construit sur ces deux colonnes. De la prédication aux pauvres ; il a fait le signe de sa mission, et de la pratique de la pauvreté, la condition sans laquelle on ne peut le suivre, et le premier moyen d’être heureux  : la première Béatitude.
Simplicité et Pauvreté resteront donc toujours la signature de Jésus, la marque de sa présence et de son esprit. […]  ”
[…] ” de cette pauvreté qui consiste à ne rien avoir et à ne tenir à rien

Père Sevin – Tour aux 4 visages. P. 3 Sainteté Evangélique 1941.

Détachement

Notre vie même de campeur agit, si nous savons bien le comprendre, dans le sens sanctifiant du détachement. Le camp comporte toute une ascèse, et ce n’est pas seulement parce qu’il est plus débrouillard que le routier (scout de plus de 16 ans) a le sac moins chargé que le novice, mais parce qu’en avançant il se dépouille, il simplifie sa vie autant que son équipement et dégage son âme jusqu’à estimer superflu ce que naguère il jugeait nécessaire. Moins il possède et plus il peut se donner, puisqu’il est libre. (Pour penser Scoutement – 1931 p. 143),

= Version  ” Ordre ” Scout – Le Chef n° 79 p. 8 [sauf la parenthèse]

Caractère

La pauvreté est d’abord école de volonté et de caractère, et que le caractère est le nord de cette rose des vents scoute dont la recherche de Dieu est le centre.

Père Sevin – Pour penser Scoutement p. 158

Pratique

L’ascèse inséparable de toute spiritualité, le scoutisme la fait pratiquer […]

Père Forestier – Spiritualité des SdF, in Scoutisme 1940 p. 117 – 118

Faire, Soi – même

L’idéal serait de n’acheter que ce qu’il ne nous est pas possible faute de temps, d’instruments ou de compétence, de produire nous même ([note] (3) article devenu règle (cf. Position 1947 n°14) . Outre que ce serait le moyen de ne pas verser dans la bonne petite vie tranquille et sans effort, Dame pauvreté y trouverait son compte.

Père Sevin – La tour aux 4 visages p. 14 – Sainteté Scoute – Le travail.

Soigneux, (comme à des choses saintes)

44. Soin des choses
Les pauvres sont soigneux du peu qu’ils ont
. Tout ce qui est à notre usage personnel ou collectif est en réalité ce premier ” bien d’autrui” dont nous devons être, non seulement ” respectueux ” mais ” soigneux ” (Loi Scoute, art. 9)  : en effet, meubles ou immeubles, tous ces objets nous ont été donnés par la charité ou sont le fruit d’aumônes reçues. De ce chef, tout ce qui est dans la maison – et la maison même – revêt un certain caractère de ” bien
d’Eglise ” et de choses consacrées à Dieu.
Le respect du a des choses saintes sera la mesure du soin que nous devons en avoir comme de la discrétion avec laquelle il nous faut en user.

Père Sevin. Positions 1947 p. 24 n° 44.

 ” de campeur “, # mesquinerie

41. Pauvreté
” Elle coucha son premier – né dans une mangeoire ” (Luc II, 7)
” Ils le dépouillèrent de ses vêtements et le crucifièrent entre deux voleurs ” (Jean XIX, 18)
[…] Vertu, elle n’a rien de commun avec la lésinerie, la mesquinerie, le manque de propreté ou de dignité, qui sont des défauts, sinon des vices.
[…] Notre pauvreté doit sentir le camp.
C’est la pauvreté de campeurs qui savent ouvrer de leurs mains et qui ont appris à élaguer tout superflu.

Idem – Positions 1947 p. 23 n° 41 Père Sevin.

Être prêt à manquer de…

Ils sont nombreux ceux qui sont fiers du nom de pauvre… mais à quelle condition souvent ? À celle de ne manquer de rien !

Saint Vincent Ferrier.

Expeditus

Habeat enim multa possessiones, dit l’Évangile du jeune homme riche. On pourrait traduire  : il avait beaucoup d’attaches. Or le scout n’est – il pas par définition l’homme qui campe – et qui décampe, c’est a dire l’homme qui est toujours libre, dégagé, expeditus, prêt à partir, prêt à s’installer, et toujours provisoirement, au gré des circonstances, c’est à dire la Providence.

Père Sevin. Pour penser Scoutement p. 159

Ascèse du scoutisme

Aucune éducation ne peut se passer d’ascèse. L’ascèse, inséparable de toute spiritualité, le Scoutisme la pratique à sa manière, sans employer le mot […] Il se pourrait bien que le Scoutisme, lorsqu’il les détache, ne fût – ce que provisoirement, du confort ou de la mollesse, ait du même coup trouvé une ascèse qui ne fût pas une ascèse de moines ou d’anachorètes, mais une ascèse de citoyens et de père de famille, de garçon à la fois vigoureux et chastes, destinés à vivre et à travailler dans le monde.

Père Forestier. Scoutisme, route de liberté p.324-325

Nécessaire ascèse

Vie rude.
Nous en avons fait l’expérience. Nous savons que, sans une rigoureuse ascèse du corps, de la volonté, du cour, le rêve d’une vie  “de large respiration physique et morale” est un mensonge dangereux. Nous avons éprouvé que la vie de route, par exemple, requiert une austérité d’autant plus sévère que l’essor prétend être plus hardi. […]

Père Doncœur. Cité p.57 dans ” Aller de l’Avant “.

Toit de toile, (Sonis)

J’aime vraiment beaucoup mon petit toit de toile. C’est un grand bonheur que de pouvoir goûter ici un peu de pauvreté évangélique.

Gal. de Sonis. Lettre au P. Brumauld. Bessières p. 80

Richesse du donneur

Le riche n’est pas celui qui possède, mais celui qui donne, celui qui est capable de donner.

J. P. II. Redemptoris Donum ch. 2 & 5 Exhortations aux religieux 1983 ou 84

Gaspillage

Dans tous les domaines, celui qui gaspille le plus donne le moins… L’homme économe nourrit l’avenir, le gaspilleur le vampirise.

Gustave Thibon. Cité dans la préface de ses Diagnostics 1942, par Gabriel Marcel p. 10

Réserver pour mieux donner

Economiser, au sens vrai et sain du mot, cela signifie surtout  : réserver pour mieux donner […] Dans l’ordre matériel comme dans l’ordre spirituel, la libéralité, la munificence ne sont possibles qu’à celui dont la sévère vigilance a su créer, en lui ou autour de lui, de fortes réserves.

Gustave Thibon. Diagnostics (1979) ch. 1 dans l’esprit d’économie p. 21

Béatitude, Précepte Evangélique

Les scouts catholiques doivent monter plus haut et s’élever jusqu’à la notion de pauvreté, jusqu’à la vertu de pauvreté.
Nos garçons sont ni moines ni destinés à le devenir ? Admettons. Mais ce n’est pas aux moines ni même aux apôtres seuls que Jésus a dit  :   “Bienheureux les pauvres.” Il offrait à tous cette béatitude, et c’est à tous qu’Il proposait cette vertu. Elle n’est pas entièrement facultative  : nul n’a le droit de s’attacher aux richesses et aux biens temporels, et l’esprit de pauvreté tout chrétien doit l’avoir.
[…] Prétendre s’en passer n’est pas chrétien.

Père Sevin. Pour Penser Scoutement p. 151

Motif surnaturel

[…] Ce n’est pas simplement pour des raisons économiques et sociales que le scout doit être ” économe “, il faut que ce soit par amour de l’Enfant de Bethléem, de l’Ouvrier de Nazareth, du Dieu qui est mort nu en croix.

Père Sevin. Idem p. 151

Avoir, / Esprit

Si l’argent est utile, voire nécessaire à la propagande, à la conquête, à l’organisation et à l’entretien de la conquête, ce n’est pas lui qui conquiert ; le conquérant c’est toujours l’Esprit, c’est toujours l’Idée.

Père Sevin. Idem p. 152

Lourd, à porter

[…] empêcher tout attachement aux biens de ce monde, comme tout embourgeoisement. À l’image du Christ, leur pauvreté de campeur qui ne s’embarrasse pas du superflu ” car il est lourd à porter “. Comme le Seigneur ils seront aussi simples chez les riches que joyeux d’être avec les pauvres, et aussi à l’aise dans l’abondance que dans les privations, car ils ne font que passer ici – bas  :
” Non habemus hic manentem civitatem. 

Père Revet. Statuts de la Sainte Croix – ch. V de la Pauvreté

Attachement

On peut vivre dans les richesses, comme Saint Louis, et être vraiment pauvre, car on a ni les richesses dans son cour, ni son cour dans les richesses, mais le moindre attachement empêche le départ vers la perfection. Que le navire soit attaché par un cheveu ou par une chaîne, il ne peut partir au large sans avoir brisé l’amarre (cf. Saint Jean de la Croix) .
Que les Frères s’examinent donc lucidement pour voir ce à quoi ils sont attachés et ce dont ils redoutent d’être privés.

Père Revet. Statuts de la Sainte Croix – ch. V de la Pauvreté

Pour la vie de tous les jours

Si des scouts, si des guides pratiquent au camp, en troupe, en uniforme, une certaine vie dépouillée, délivrée des embarras malsains de la vie luxueuse des villes, c’est bien. Mais si, rentrés dans le cadre familial ou mondain, ils abandonnent avec leur uniforme, cette discipline et ce goût scouts, pour reprendre les servitudes de luxe, de la coquetterie, de la mollesse, de la jouissance vile, du plaisir faisandé que procure l’argent, leur inconséquence attirera sur le Scoutisme les plus justes mépris. Transporter ou mieux transposer dans la vie de tous les jours la vie rude et simple, demande du courage.
C’est la condition de la sincérité.

Père Doncœur. Cahier de Sainte Johanne. Avril 1930 p. 33

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